Les bonheurs minuscules ...
Laisser couler le sable entre ses doigts
Regarder les taches de couleurs que crée la lumière qui se glisse sous ses paupières closes
Faire la planche, écouter le monde de loin dans le murmure de l'eau, ouvrir les yeux et se noyer dans le ciel
Vivre pieds nus dans la poussière de terre sèche ou sur la pierre froide
Marcher longtemps dans la chaleur, sentir couler la sueur dans son dos et laisser faire,
Puis mettre la tête toute entière sous l'eau glacée de la fontaine
Se promener main dans la main, et ne penser à rien
Musarder dans des ruelles fraiches quand le soleil brille aigu et raide par dessus les toits
Boire un verre de vin blanc à une terrasse bourrée de monde après le marché,
Entendre les conversations, regarder les gens, comme si on était au théatre
Croquer dans une pêche juste parfaite, laisser couler le jus entre ses doigts, sur son menton
Boire un café, assis sur un coin de marche et regarder le jour se lever sur le monde à perte de vue
Et le soir, sur cette même marche, regarder ce même monde s'éteindre doucement dans les bruits de la nuit
Se coucher à même le sol sous le ciel piqué d'étoiles, lové contre sa tribu et attendre de faire un voeu
Fermer un livre à 5 h du matin, l'avoir lu à perdre haleine d'une traite, les yeux écarquillés de fatigue
Profiter de la pénombre de la chambre et de la blancheur sèche des draps
Renifler l'odeur de petit lapin chaud de son enfant tout englué de sommeil
Se réveiller et se dire : Que vais-je faire aujourd'hui ?
Et souriant à soi-même, répondre: Rien !
Se rendormir ...
©Kalifragili (tous droits réservés)